Le Parlement Tunisien a repris en juin 2016 l’examen d’un projet de loi controversé qui prévoyait l’immunité de poursuites pour certains crimes financiers. La discussion de ce texte, initialement proposé par le président Essebsi, avait été suspendue en 2015 à la suite de protestations menées par le mouvement Manich Msameh (« Je ne pardonnerai pas »). Si ce projet de loi était adopté, il accorderait l’amnistie et l’immunité de poursuites aux fonctionnaires et dirigeants d’entreprises accusés de corruption et de détournement de fonds sous le régime de l’ancien président Zine el Abidine Ben Ali, s’ils restituaient les gains spoliés. De plus, les dispositions relatives à l’immunité entraveraient les enquêtes menées dans le cadre du processus de justice de transition. Ce projet de loi n’avait pas été adopté à la fin de l’année. Amnesty International – Rapport 2016/2017
Les slameurs ont donné le ton:
Au cours de la cérémonie qui a connu la présence du représentant de l’Union Européenne qui finance le projet, Babacar Niang alias Matador, rappeur et président d’Afrique culture urbaine et un représentant du ministre de la Culture et du patrimoine du Sénégal, les artistes ont produit sur scène des extraits de leur répertoire de slam. Jeunes filles et jeunes hommes ont réitéré à travers leurs textes, leur engagement pour plus de démocratie et le respect des Droits de l’Homme. Sur scène, la collaboration avait déjà commencé. Car « Acteurs culturels et acteurs médiatiques en Afrique: Moteur ! » est également «un projet de coopération et d’échanges citoyens»
Pour approfondir
« La corruption constitue un frein à la croissance économique, elle décourage l’investissement privé étranger et réduit les ressources disponibles pour le développement. Elle rend par conséquent le pays plus pauvre encore. D’où l’urgence de doter la Commission (anticorruption) des moyens de son ambition »[…]
Une fois construite, la mauvaise réputation du mauvais sujet doit être inscrite dans un classement, un rating, selon la terminologie bancaire, qui la hiérarchise, du médiocre au pire. La Banque mondiale prescrit une batterie d’indicateurs de gouvernance dont le curseur est animé par la collecte d’avis indépendants. Transparency International (TI) dresse un palmarès mondial de la corruption et, avec ses correspondants dans chaque pays, se tisse une toile de dénonciations et de compromis avec les gouvernements mis au pilori.
Tout un programme
Le Programme régional de lutte contre la corruption en Afrique est une initiative de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) dont le siège se trouve à Addis-Abeba (Éthiopie). Cette initiative qui a été prise avec le Conseil consultatif de l’Union africaine sur la corruption vise à renforcer la lutte contre la corruption sur le continent et garantir l’existence d’un continent exempt de corruption, mieux gouverné et prospère sur le plan économique. La Convention des Nations Unies contre la corruption (2003) et la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption (2003) constituent les principaux cadres stratégiques et politiques de l’élaboration du présent programme. Son principal objectif est de faciliter l’élaboration et la mise en oeuvre de ces deux cadres sur le continent africain.
Le programme adopte une méthode stratégique à plusieurs volets qui englobe la recherche et l’analyse stratégiques, la formation et le développement des capacités, l’apprentissage mutuel, le partage de connaissances et d’informations et la collecte des données concernant les meilleures pratiques de la lutte contre la corruption, la concertation axée sur les orientations et l’organisation de manifestations spéciales sur la corruption en Afrique.